Le Dr Franck Zal, Fondateur d’HEMARINA, expert reconnu mondialement dans le domaine de l’hémoglobine des invertébrés marins et leur transport d’oxygène, est membre de la Commission Mer du Crédit Agricole du Finistère. HEMARINA est une société de biotechnologie qui valorise l’hémoglobine d’un ver marin dans de nombreuses applications médicales et industrielles comme la préservation des greffons en attente de transplantation, la fabrication de pansements oxygénants ou encore le développement d’un sang universel pour la transfusion sanguine.
« Tout jeune, j’étais déjà attiré par la recherche. A l’école je cherchais toujours à approfondir les cours des enseignants en biologie et, de fait, j’allais au-delà des connaissances décrites dans les manuels scolaires. »
Ce parisien de naissance a grandi dans le 14e arrondissement, donc proche du chemin ferroviaire vers la Bretagne qu’il aime tant. Il a découvert la mer et ses profondeurs grâce au film « 20 mille lieues sous les mers » de Jules-Verne et aux émissions du Commandant Cousteau, des personnages qui le fascinent et qui orientent sa carrière professionnelle.
Ce rêve se transformera en réalité, lorsque, chercheur au CNRS à la Station Biologique de Roscoff dirigée à l’époque par son mentor, le Pr. André Toulmond, il tentera de comprendre la physiologie de vers géants colonisant les abysses, en plongeant à bord du sous-marin américain habité ALVIN au large des Galápagos. A plus de 3 000 m sous l’océan Pacifique, Franck Zal a pu profiter d’un spectacle impressionnant et irréel. « Le plus spectaculaire de cette expédition est le moment où nous avons touché le fond de l’océan car j’ai pu entendre le craquement du fond de l’océan constitué de verre ; le fond de la mer est comme vitrifié. Ou encore les jesers des volcans sous-marins sur les dorsales océaniques où l’eau peut sortir du centre de la terre à plus de 400°C. Mais ce qui m’a le plus interpellé c’est la faune digne du roman de Jules Verne qui se regroupait dans la lumière des phares émise par le sous-marin. J’ai pu voir des animaux uniques visibles qu’à cette profondeur en ces lieux austères ou des théories scientifiques localisent l’origine de la vie sur Terre, tels que des vers géants de 4 m de haut se nourrissant de gaz tel que l’hydrogène sulfuré, un poison pour le commun des mortels, des poissons anguilliformes, des pieuvres géantes, une faune complètement blanche du fait de l’absence de lumière… »
Après plus d’une quinzaine d’expéditions dans le monde entier sur la plupart des océans, le Dr Franck Zal continue d’approfondir ses recherches sur les forts potentiels que nous donne la mer et plus particulièrement sur les vers marins (Annélides) dont il a fait sa spécialité et notamment sur les processus physiologiques liés à leur respiration. Les annélides sont apparus il y a 450 millions d’années, à titre de comparaison l’homme à seulement 3 millions d’années.
Avec du recul, Franck déplore certains comportements humains. « Aujourd’hui deux mondes se côtoient avec des intérêts opposés : ceux qui utilisent la mer pour leurs loisirs et ceux pour qui la mer est un outil de travail et qui les nourrit. L’homme n’est pas assez curieux de son environnement, il est important qu’il apprenne à mieux le connaître avec une vision naturaliste et avec humilité. La mer fait pleinement partie de notre environnement mais malheureusement elle est très mal connue car difficile d’accès et très peu explorée pour les innovations qu’elle recèle. Comment expliquer le fait que le requin ne développe pas de cancers, ou que le byssus de moule soit un filament très résistant qui se renouvelle en permanence, ou que la coquille des ormeaux soit plus robuste que le blindage d’un char Leclerc, ou encore la faculté des patelles à s’accrocher aux rochers d’une façon si puissante. Ce sont des exemples de ressources naturelles qui mériteraient d’être étudiées avec le plus grand intérêt pour tenter de répondre à ces questions au travers d’une science quasiment pas enseignée en France et très populaire outre-Atlantique : il s’agit du biomimétisme, c’est à dire innover en se servant de la nature comme une bibliothèque d’inventions naturelles. »
(Crédit photo: H. Taillard, GPO)
« Il y a encore beaucoup de freins au développement du domaine maritime qui sont liés à la superposition de lois : loi littorale, espaces naturels, zones maritimes protégées, zones humides, … Par ailleurs, nos politiques se cantonnent souvent à l’intérêt touristique de l’océan et en oublient le potentiel industriel de demain, notamment dans les biotechnologies marines ou « bleues ».
Le Dr Franck Zal est un humaniste, pour lui chacun doit avoir un but, un devoir sur la terre. Le sien, c’est d’explorer le plus loin possible ce que la mer peut nous apporter. Il ne faut pas l’oublier, l’océan était là bien avant nous et représente aujourd’hui 70 % de la surface terrestre ; il abrite des espèces de plusieurs centaines de millions d’années sans que l’évolution n’ait pu les faire disparaître en dépit des catastrophes climatiques que notre terre ait subi. Regarder ces espèces ancestrales et surtout comprendre leurs développements adaptatifs pour en tirer des innovations dans le domaine des biotechnologies devraient être une priorité nationale car seule l’innovation tirera notre économie vers le haut et permettra à l’homme une vie meilleure. ».
La mer de demain de Franck Zal ? Elle n’est pas à « 20 mille lieues » mais omniprésente dans ses réflexions et sa vision de la vie !
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